Aimer- le commandement de l’amour

Aimer- le commandement de l’amour

Par le Frère Patrick-Dominique Linck- Nancy

 

Texte biblique

Jean 15, 12-17

Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis, afin que vous alliez, que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Voici ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres.

 

 

Méditation

Aimer comme je le suis !

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Mais tu devrais savoir, Seigneur, que ce que tu me commandes est impossible ! Comment moi, un pauvre pécheur, pourrais-je aimer les autres comme tu m’as aimé ? D’autant plus que les autres ne sont pas nécessairement mes amis. Aimer ses amis, sa famille, ses proches, c’est déjà difficile, mais aimer l’autre, n’importe quel autre ! 

« Qui est mon prochain ? » demandait le docteur de la Loi à Jésus dans la parabole du bon Samaritain*. Celui dont tu te fais proche, répond Jésus. Ainsi, c’est à moi de commencer à aimer, de m’approcher de l’autre tel qu’il est jusqu’à donner ma vie pour les autres. Seigneur, tu veux que j’aime l’autre comme tu m’as aimé moi. Tu n’as pas attendu que je sois sans défaut, sans péché, mais tu m’as aimé d’un amour gratuit en me donnant tout ton amour, sans aucun mérite de ma part. Tu m’as aimé sans condition pour que, rempli de ton amour, je puisse aimer les autres de ce même amour qui vient de toi. Heureux ceux qui se découvrent aimés de Dieu avec leurs défauts et leurs péchés, ils pourront alors aimer les autres tels qu’ils sont.

Nul ne peut faire miséricorde s’il n’a d’abord expérimenté la miséricorde de Dieu à son égard. Sainte Élisabeth de la Trinité écrivait : « Demeurez en moi […] C’est là, tout au fond, que l’abîme de notre néant, de notre misère, se trouvera en tête à tête avec l’abîme de miséricorde, de l’immensité du tout de Dieu ; là que nous trouverons la force de mourir à nous-mêmes et que, perdant notre propre trace**, nous serons changés en amour. »***

*Évangile de Luc, ch 10, v 29-37.

**C’est-à-dire en s’oubliant. 

**Sainte Élisabeth de la Trinité, Écrits spirituels.