Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre

Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre

C’est bien connu, il n’est pas facile de communiquer avec une personne malentendante et encore plus avec une personne vraiment sourde.

Perdre l’ouïe isole plus que perdre la vue. Et à considérer les différents handicaps, il est souvent moins pénible de perdre la vue que de perdre l’ouïe. Sans doute est-ce pour cela que ce proverbe concerne la surdité plus encore que la cécité. Le génie de notre langue aurait pu inventer « il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir », mais en lui préférant celui de notre titre, il manifeste combien la surdité est plus grave que la cécité.

De plus, il est plus aisé de faire semblant de ne pas entendre que de ne pas voir.

En effet, il faut considérer que ne pas entendre ne signifie pas seulement ne pas percevoir de son, mais aussi ne pas comprendre. Le français du 17ème siècle utilisait le verbe entendre au sens de comprendre.

Or la démarche de comprendre appartient uniquement à l’auditeur. Celui ou celle qui ne veut pas comprendre peut tout-à-fait jouer une comédie du refus de comprendre qui relève de la volonté bien plus que du handicap.

Et rien n’est pire que celui qui refuse d’entendre car il refuse de jouer le jeu de la communication et de la vérité, socle fondamental de toute relation humaine.

Monseigneur Bruno Feillet