Billet d'humeur

Billet d'humeur

Fratelli tutti... 

 

C’est le titre de la dernière encyclique du Pape François, signée il y a 8 jours à Assise et publiée dimanche dernier. C’est de l’italien, vous l’avez remarqué !  

Il y a 5 ans, l’encyclique Laudato si’ était aussi en italien. C’est un signe important que veut donner le pape François en choisissant d’écrire dans la langue courante du pays où il vit et non plus en latin qui demeure toujours la langue officielle de l’Eglise ! 

Je n’ai rien contre le latin. J’en ai fait durant près de 7 ans au cours de mes études. Mais j’apprécie le choix de notre saint père qui manifeste ainsi son souci d’être toujours plus proche et mieux compris par les fidèles dont il a la charge. Bien sûr, cette encyclique est ensuite traduite dans la plupart des langues du monde, mais chaque traduction veille à garder le titre original en italien, « Fratelli tutti », comme on le voit dans toutes les éditions françaises. Une traduction en basque garderait elle aussi le titre en italien ! Respect, et bravo François !

Après cette 1ère remarque, j’en propose une 2ème : Le thème même de l’encyclique est une réflexion sur la fraternité universelle. C’est un sujet prioritaire pour notre pape. D’ailleurs le texte fourmille de citations de ses nombreux documents et prises de paroles tant à Rome que dans ses voyages apostoliques dans les pays où il a rencontré des populations souvent assoiffées de fraternité, tant elles souffraient de misère, due à l’injustice, à la guerre, à l’exploitation ou à l’indifférence des nations riches. Cette encyclique ne marque pas seulement l’attention privilégiée du pape envers les populations qui souffrent du manque de fraternité. Elle veut aussi nous mettre tous en état d’alerte pour que la fraternité ne soit pas seulement un idéal voire une utopie dans les projets de ceux pour lesquels la vie n’est pas trop difficile. Elle veut nous éveiller à mettre en pratique la fraternité dans nos liens habituels, dans nos rapports souvent marqués par la concurrence ou la méfiance, quand ce n’est pas la suspicion. Et le contexte inquiétant dans lequel nous a embarqué le Covid 19 nous entraine, parfois malgré nous, à nous méfier les uns des autres comme porteurs ou diffuseurs éventuels du microbe. 

Fraternité, le mot est inscrit sur le fronton de bien des mairies françaises, accolé aux mots liberté et égalité. Qu’il passe maintenant dans nos cœurs, dans nos projets, nos choix et dans nos mains, non pas seulement en ce temps où il est d’actualité dans la réflexion des communautés chrétiennes, mais dans le concret de nos vies de chaque jour. C’est un vrai défi alors que tout nous pousse à nous replier sur nous même ! 

Merci à François de nous entraîner avec lui dans cet élan fraternel et évangélique.  Qu’il soit durable et permanent !

 

Dominique Errecart, curé