Comment fêter Noël en temps de pandémie

Comment fêter Noël en temps de pandémie

Des fêtes en comités restreints, un couvre-feu levé le soir du 24 décembre pour se rendre à la messe de minuit… Alors que l'incertitude plane toujours sur leur étendue, ces restrictions vont-elles entamer notre joie ou nous pousser à vivre la Nativité autrement ? 

Le 3 décembre, le Premier ministre Jean Castex a enfin officialisé les contours du régime sanitaire auquel les Français devraient être soumis lors des fêtes de fin d’année. Ainsi nous pourrons en toute légitimité retrouver nos proches, si le nombre des contaminations continue à baisser, dès le 15 de ce mois, au-delà de la limite actuelle des 20 km, et le couvre-feu serait levé exceptionnellement les soirs des 24 et 31 décembre. En revanche, les repas de plus de six adultes hors enfants sont à bannir. Ces règles visent à limiter les risques de foyers d’épidémie familiaux, qui entraîneraient une troisième vague et une nouvelle saturation des services de réanimation.                                                                                                                                 Le bon sens sanitaire et la responsabilité personnelle sont donc recommandés. Pour ceux et celles pour qui Noël est la fête familiale par excellence, et le rendez-vous de toutes les générations, la déception est grande. Pour respecter le nombre de convives autorisé à table, le casse-tête est fort délicat. Qui garder et qui rayer de la liste, sans froisser personne ? « Tirez au sort », conseillent un peu rudement certains psychologues pour ne pas avoir à gérer les états d’âme. En guise de consolation, nous vous proposons de programmer, pour les absents, une visioconférence à l’heure de l’apéritif ou du goûter.

« Un Français sur dix sera seul »                                                                                               

Au moment où le manque de liens sociaux se fait plus palpable, où le besoin de se sentir entouré et aimé devient urgent pour la santé morale de tous, comment éviter que les personnes seules qui souffrent le plus du confinement ne soient pas de nouveau les victimes collatérales de ces mesures ? De nombreuses associations caritatives imaginent des initiatives pour pallier les traditionnels réveillons solidaires, via la livraison d’un cadeau aux plus isolés, ou d’un signe d’amitié que les bénévoles leur adresseront le jour J.

Et en cette année particulière, l’opération proposée sur les réseaux sociaux de garnir une boîte à chaussures de cinq petits présents à l’attention de sans-abri, d’étudiants, de femmes violentées, de migrants, de bénéficiaires de l’aide alimentaire remporte un grand succès. 

L’étude Ifop réalisée en novembre pour Odéro, annonce que 1 Français sur 10 sera seul pour les fêtes, soit un nombre deux fois plus élevé qu’en 2019. Qui seront-ils ? Des étudiants étrangers en France qui ne pourront repartir chez eux pour quelques-uns, des personnes âgées mais aussi des familles monoparentales, et très certainement de nombreuses personnes bien portantes traumatisées par la mort de proches, victimes du virus, ou qui redoutent un nouveau rebond de l’épidémie.

Un Noël inédit se profile, où, à partir de ces contraintes, naîtront sûrement aussi pour chacun des manières de renouer avec l’esprit originel et fraternel de cette fête, en ouvrant sa porte autrement. À chacun la question est posée : qu’est-ce qui m’est essentiel et que j’aimerais vivre cette année ? Malgré les absences et les peurs légitimes, qu’est-ce que je privilégie pour que la joie de Noël soit présente ?

Par Véronique Durand rédactrice en chef de La VIE 

Publié le 09/12/2020 à 12h17 I Mis à jour le 09/12/2020 à 12h17