Allez, debout... prenons la route vers Pâques !
A vrai dire, tout ou presque nous pousse à faire du sur place ! Depuis des mois, l’ambiance n’est pas à la fête ! ‘La pandémie dont on ne voit pas la fin, malgré les promesses de vaccin qui n’arrive pas, l’hiver humide qui laisse peu de place au soleil, le couvre-feu qui a été avancé à 18h, juste au moment où les journées rallongent... Et puis ces inondations qui ont ravagé des régions entières alors que d’autres sont sous la neige et le verglas... Alors, si vous regardez la télé, c’est pire encore ! On ne parle que des catastrophes, des avalanches ou des glaciers qui fondent. Décidément rien ne va plus ! Vers quoi va-t-on ?’
Ce sont autant de commentaires que nous échangeons lorsque nous-nous croisons dans la rue ou en faisant la queue devant un magasin. Une certaine déprime gagnerait-elle du terrain en chacun de nous, au point que nous ne voyons que ce qui va mal. Et, sans nous en rendre compte, nous propageons cela plus sûrement que le virus !!!
Dans ce contexte , des paroles de Job me reviennent à la mémoire : « Vraiment la vie de l’homme sur la terre est une corvée... depuis des mois, je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance... mes yeux ne verront plus le bonheur. » (Jb. 7,1...7)
C’est vrai qu’il y a des périodes dans nos vies où les nuages cachent le soleil, où la pénombre empêche de discerner les jeunes pousses. Mais faut-il pour autant baisser les bras, en nous morfondant sur notre sort, comme s’il n’y avait plus de lueur d’espoir ?
Sans minimiser les difficultés dont beaucoup souffrent en ce moment, essayons de tenir le coup en choisissant de nous encourager mutuellement plutôt que de gémir et de courber l’échine, ce qui n’arrange rien !
Dans quelques jours, l’Eglise nous invitera à entrer en carême pour nous mettre en marche vers Pâques ! Voilà une belle opportunité pour laisser de côté les lunettes noires au profit de verres plus clairs. Laissons entrer la lumière dans nos journées tristes, et mieux encore, partageons des bonnes nouvelles. Il y en a, c’est sûr !
Ainsi, considérons le travail des enseignants qui accueillent les enfants dans leurs classes, malgré des conditions peu pratiques. Apprécions l’activité soutenue des artisans qui, en respectant les gestes barrière, poursuivent leurs chantiers avec courage, admirons la patience des restaurateurs, hôteliers et cafetiers qui ne peuvent ouvrir leurs portes aux clients tout aussi impatients. Que dire des médecins et des pharmaciens, de tous les personnels de santé et des divers services à la personne, des commerçants et des transporteurs qui ont poursuivi leur activité dans le même contexte ! Grâce à eux et à bien d’autres, la vie continue et nous leur devons un grand coup de chapeau pour leur disponibilité, tout en manifestant notre compassion pour le monde de la culture et les associations qui lui sont liées. Sous la cendre, la braise en sommeil n’attend qu’un souffle léger pour réveiller les flammes.
Allez, debout, ne nous laissons pas aller à la morosité ; tout reste possible si nous-nous y mettons tous et si nous acceptons de regarder ce qui, malgré tout, avance et grandit!
L’horizon s’éclaircit. Déjà brillent au loin les lumières de Pâques... Tous ensemble, debout, prenons la route !
p. Dominique Errecart, curé