Vilain temps pour les ados !
Ces dernières semaines les informations ont rapporté plusieurs agressions d’ados, seuls ou en groupe, et le plus souvent causées par d’autres ados. Quelques uns, hélas, y ont laissé la vie. Règlements de comptes entre bandes rivales, jalousies affectives, dettes dans des trafics interdits, les raisons semblent multiples. Quoi qu’il e soit, 14, 15 ou 16 ans, ce n’est pas un âge pour mourir !
Cette semaine, c’est un groupe d’enfants de 6 ans qui a semé la terreur dans une classe de tout petits. La maîtresse n’a pas pu maitriser leur ardeur... Ces bambins ont tout cassé... Ça promet !!!
Serions-nous entrés dans un monde nouveau où la ‘valeur’ n’attend pas le nombre des années ? Nouveau, je ne sais, mais différent, certainement.
Ces générations n’ont-elles aucun sens de la valeur de la vie ou de la valeur des choses ?
Peut-être, sont-elles simplement privées des valeurs qui se transmettent naturellement d’une génération à l’autre en famille. L’affection, la confiance, le dialogue, sont plus nourriciers que les séries ingurgitées par les plus jeunes sans aucune présence adulte : Braquages, vengeances, organisation de hold-up, trafics en tout genre, crimes et délits constituent le scénario habituel de nombreux programmes disponibles en ligne. Sans guide ni repères, ils pensent que tout est permis puisque tout est visible. Et lorsque le drame arrive, c’est l’affolement général. Les parents ne comprennent pas ce qui a pu pousser leurs enfants à une violence aux conséquences irréversibles. Et les camarades des victimes n’ont pas assez de mots ni de larmes pour exprimer leur émotion. Et une fois les cœurs apaisés, la vie reprend comme avant, malgré les cicatrices douloureuses et silencieuses.
On accusera aussi les restrictions sanitaires du moment, qui imposent des limites à la liberté dont chacun voudrait jouir à sa guise. Et l’on entend que les ados perdent les plus belles années de leur vie ! N’ayant plus la possibilité de s’amuser, leur jeunesse est sacrifiée. Mais cela explique-t-il tous les excès et toutes les dérives, pour autant ?
Peut-être avons-nous créé une génération d’enfants gâtés, à qui on a volontairement épargné les exigences élémentaires d’une vie familiale équilibrée, où l’on crée les conditions d’une bonne harmonie, où l’on apprend à rendre des comptes en toute franchise, où l’on se découvre en lien profond entre générations.
Par bonheur c’est bien ce qu’essaient de vivre la plupart de nos familles. Et nos ados en bénéficient pour leur plus grand équilibre.
C’est vrai les temps sont difficiles pour eux comme pour tous. Mais en nous portant mutuellement dans une même confiance, sans avoir peur ni honte de transmettre les valeurs et les rites qui nous ont permis d’être ce que nous sommes, en nous acceptant dans les différences qui font notre complémentarité, nous réussirons notre vivre ensemble sans craindre les excès ni les désordres qui tournent au drame et jettent un voile d’ombre et de peur sur des quartiers qui rêvent de paix et de bonheur.
p. Dominique Errecart, curé