2eme dimanche de Pâques

2eme dimanche de Pâques

Ce dimanche, nous vous proposons de méditer à partir de la 2ème lecture de la messe du 2ème dimanche de Pâques.

 

D’abord, nous lisons lentement le texte : 

 

Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre   (1 P 1, 3-9)

    Béni soit Dieu, le Père
de notre Seigneur Jésus Christ :
dans sa grande miséricorde,
il nous a fait renaître pour une vivante espérance
grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts,
    pour un héritage qui ne connaîtra
ni corruption, ni souillure, ni flétrissure.
Cet héritage vous est réservé dans les cieux,
    à vous que la puissance de Dieu garde par la foi,
pour un salut prêt à se révéler dans les derniers temps.
    Aussi vous exultez de joie,
même s’il faut que vous soyez affligés,
pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ;
    elles vérifieront la valeur de votre foi
qui a bien plus de prix que l’or
– cet or voué à disparaître
et pourtant vérifié par le feu –,
afin que votre foi reçoive louange, gloire et honneur
quand se révélera Jésus Christ.
    Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ;
en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi,
vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire,
    car vous allez obtenir le salut des âmes
qui est l’aboutissement de votre foi.

    – Parole du Seigneur.

 

COMMENTAIRE

 

Une des plus belles hymnes de louange que nous connaissions : Béni soit Dieu le Père de Jésus le Christ. Tressaillez de joie (deux fois !). A Dieu louange, gloire, honneur !

Et pourquoi ? Grâce à la résurrection de Jésus, Dieu nous a fait renaître : forme expressive pour le baptême, qui est une résurrection à la vie sans vieillissement. La résurrection du Christ et notre baptême sont deux étapes d’une grande re-naissance, en attendant la troisième étape, car ce baptême est en vue du salut à la fin des temps ; le salut (la réussite complète, finale de notre vie) est l’aboutissement de notre foi.

Résurrection du Christ et baptême sont donc la base d’une espérance vivante. Non un “peut-être”, mais une certitude : l’héritage nous est déjà réservé, le salut est déjà prêt. Pas de crainte. La joie inexprimable.

Mais, pour un peu de temps, il faut encore passer par toutes sortes d’épreuves ; celles-ci vérifieront la qualité de notre foi, comme le feu qui vérifie l’or. Tenons donc bon, aimons le Seigneur sans le voirencore. Dès aujourd’hui, notre vie en sera transfigurée.

Passé (le baptême reçu), présent (l’épreuve), avenir (la manifestation à la fin des temps) s’imbriquent ici dans une hymne de confiance, de foi en Celui que nous aimons sans l’avoir vu.

 

MÉDITATION de Marie-Noëlle Thabut

 

Il y a un tel souffle de liberté dans ce passage que certains se demandent si Pierre n’a pas repris une hymne qu’on chantait pendant les baptêmes... On n’en a pas la preuve, mais c’est en tout cas une hypothèse intéressante qui peut nous aider à mieux comprendre ce texte.
On y reconnaît facilement trois strophes : je commence par les distinguer tout simplement en vous donnant un résumé de chacune d’elles :
Première strophe, le début de notre texte (les versets 3, 4, 5) : Béni soit Dieu... Il nous a fait renaître par la Résurrection du Christ et désormais nous vivons dans la foi et l’espérance ; comme dit un chant bien connu : « Dieu fait de nous en Jésus-Christ des hommes libres... »
Deuxième strophe, les versets suivants (6 et 7) : l’espérance nous fait tressaillir de joie déjà, mais nous sommes encore dans le temps de l’épreuve de notre foi ;
Troisième strophe, les derniers versets (8 et 9) : heureux ceux qui croient sans avoir vu ; notre foi nous procure déjà une joie inexprimable qui nous transfigure.
Vous avez remarqué déjà le mot « foi » qui figure cinq fois dans ces quelques lignes. Ce qui n’est pas étonnant, si on est dans une célébration de baptême ; et aussi une joie formidable, il dit « inexprimable », malgré les épreuves présentes (« même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves », verset 6) : cela s’adresse visiblement à des communautés chrétiennes qui vivent en monde hostile ; il faut croire que c’était le cas des lecteurs de Pierre.

Je reprends les trois strophes une à une : 

« Béni soit Dieu, le Père de Jésus-Christ notre Seigneur » : la tournure est juive, la formule est chrétienne ; commencer par une grande bénédiction de Dieu, c’est typique de la prière juive ; et c’est certainement quelqu’un qui a beaucoup chanté les psaumes qui peut écrire un texte pareil ! Mais le contenu est chrétien : dans les psaumes, Dieu est chanté comme le Dieu des Pères, Abraham, Isaac, Jacob... désormais la Révélation a franchi un pas décisif : Dieu est connu maintenant comme Père de Jésus-Christ et c’est par Jésus-Christ qu’il accomplit son dessein sur l’humanité.
« Dieu nous a fait renaître grâce à la Résurrection de Jésus-Christ » : comme Jésus lui-même dans son dialogue avec Nicodème, Pierre parle du baptême comme d’une nouvelle naissance et cette nouvelle naissance a sa source dans la résurrection du Christ ; aujourd’hui, nous, après deux mille ans de Christianisme, sommes tellement habitués à la formule « Jésus-Christ est ressuscité » que nous ne ressentons peut-être plus aucun choc à la dire ; mais les premiers Chrétiens vivaient cela comme une véritable révolution : désormais, pour eux, la face du monde était changée ; comme dit Paul, le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est né (2 Co 5).
On retrouve aussi très fortement chez Pierre un autre thème habituel de Paul : la tension entre le présent et l’avenir : tout est déjà accompli dans la résurrection du Christ et donc il parle au passé : « Dieu nous a fait renaître »... tout est joué, si l’on peut dire ; mais tout reste encore à venir : nous sommes tendus vers le « salut qui est prêt à se révéler dans les derniers temps » comme dit Pierre.
Ce mot « salut », on pourrait le traduire par « vie »… « qui ne connaît ni corruption, ni souillure, ni flétrissure » ; on pourrait le traduire aussi par « libération » de tout ce qui est justement « corruption, souillure, flétrissure ». Un salut, une libération déjà accomplie en Jésus-Christ mais dans laquelle toute l’humanité n’est pas encore entrée, et c’est cela qui reste à venir.
C’est ce « déjà accompli » qui nous fait dès maintenant « tressaillir de joie » comme dit Pierre ; les jours où nous sommes moroses sont peut-être bien ceux où nous perdons de vue cette grande nouvelle de Pâques : la grande nouvelle qui est que l’amour et la vie sont plus forts que toutes les haines et que la mort ; mais il est vrai que, dans certaines situations, cette certitude a tendance à s’estomper et notre foi est alors mise à l’épreuve ! Et la deuxième strophe le dit bien : « Vous êtes attristés pour un peu de temps encore par toute sorte d’épreuves », dit Pierre. La suite de la lettre laisse entrevoir les difficultés dont il s’agit, probablement l’hostilité rencontrée par ces jeunes Chrétiens qui font figure de marginaux en monde païen.
La dernière strophe reprend ce thème de la foi dans le temps de l’attente ; Pierre, lui, a eu le privilège de connaître, de côtoyer longuement Jésus-Christ, mais il s’adresse à des Chrétiens qui n’ont pas connu Jésus et il développe pour eux la béatitude que Jésus avait dite à Thomas « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » et il les encourage : « Vous l’aimez sans l’avoir vu ; en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi... et vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire ».
quand il emploie l’expression « une joie remplie de gloire » Pierre sait de quoi il parle, lui qui a eu le privilège d’assister à la transfiguration de Jésus : et sur le visage des Chrétiens, il retrouve un reflet de la lumière qui irradiait Jésus lui-même.
Cette insistance de Pierre sur la joie des chrétiens, une joie à la fois inexprimable et plus forte que toutes les épreuves passagères, résonne comme un appel ! Peut-être nos contemporains attendent-ils tout simplement de voir sur nos visages la joie de notre Baptême, un reflet de Jésus transfiguré ?
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PRIÈRE

O Christ ressuscité tu nous vois désireux de partager ta vie de lumière et d’amour. Nous traversons bien souvent des sentiers d’ombre et de fatigue. Que ta résurrection nous rassure, que ta vie nouvelle nous encourage à poursuivre le chemin que nous parcourons avec tous nos frères de la terre, dans la paix, et le respect les uns des autres. Nous t’en prions, toi qui es vivant maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

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Prière de la communion spirituelle : (Alphonse-Marie de Liguori)

 

Mon Jésus, je crois à votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je vous aime plus que toute chose et je désire que vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon Cœur : venez-y au moins spirituellement. Je vous embrasse comme si vous étiez déjà venu, et je m'unis à vous tout entier. Ne permettez pas que j'aie jamais le malheur de me séparer de vous.

 

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Zeru-lurren Erregina, Alleluia, alleluia !

Piztu zaiku Jesus Jauna, alleluia !

 

1 - Zure ganik sortu dena, alleluia !

Hil hobitik xutitu da, alleluia !

 

2 - Otoitz-azu Seme Jauna : alleluia !

Gutan dadin bizi barna, alleluia !

 

3 - Oi Maria, bozkaria : alleluia !

Zinez baita piztu Jauna, alleluia !

 

Reine du Ciel, réjouissez-vous, alléluia 

car Celui que vous avez mérité de porter dans votre sein, alléluia 

est ressuscité comme Il l'a dit, alléluia 

Priez Dieu pour nous, alléluia.

Soyez dans la joie et l'allégresse, Vierge Marie, alléluia. 

Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia.