Billet d'humeur

Billet d'humeur

UN BAPTEME HISTORIQUE

 

Un baptême historique vient d'être célébré sur notre paroisse. Le samedi 24 avril ont été baptisés dans l'église d'Ayherre deux petits enfants, Alban et Allande Duperret Aphaule : le côté historique du baptême est que c'est leur grand père qui les a ... baptisés. Encore un scandale penseront certains. Point du tout, il s'agit de tout ce qu'il y a de plus normal. Ce grand père n'est autre que M. Jean Marc Aphaule ancien directeur de l'enseignement catholique du diocèse pendant des années. Déjà marié et père de famille, il fut ordonné diacre par Mgr Molères. Sa fille qui habite à Ayherre a tout naturellement fait appel à son père pour administrer ces baptêmes, un des pouvoirs du diacre étant de baptiser. 

Sans que nous nous n'en rendions compte, les choses évoluent. Nous avons connu l'époque où les religieuses ne pouvaient entrer dans le choeur, même après la messe, tant que le prêtre n'avait pas quitté les lieux. 

Dans mon enfance, le prêtre devait passer à l'eau les linges qui servent à nettoyer le calice. C'est après cela que les religieuses assuraient un lavage plus complet, les hommes, chacun le sait, étant incapables de bien laver du linge.

Plus tard les hommes ont lu l'épître et la prière universelle à la place du prêtre. Puis vint le tour des femmes. Il fallait du courage pour aller lire devant tout le monde : j'ai vu des jambes trembler pendant la lecture... 

J'allais oublier les filles enfants de choeur à côté des garçons. Pour Ayherre j'ai été un coupable-innocent. Le premier jour de caté après mon arrivée j'ai demandé qui voulait être enfant de choeur. Il y avait des filles parmi les volontaires. Je les ai prises à coté des garçons... sans savoir qu'il n'y en avait jamais eues jusques là. Je n'ai pas entendu la moindre protestation.

Pour donner la communion je ne me souviens plus des débuts à Ayherre et Isturitz, mais lorsque je pris la succession de l'abbé Salagoity à St Esteben et St Martin, je me rendis compte que seuls des hommes le faisaient. Je fis appel aux femmes, et depuis il y a toujours un homme et une femme.

Dans ma jeunesse tout cela aurait provoqué un grand scandale. Aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi l'on s'arrêterait là, pourquoi on n'ordonnerait pas prêtres des pères de famille. Je ne parle pas de mariage de prêtres : nous nous sommes engagés au célibat lors de notre ordination et nous sommes tenus de rester fidèles à la parole donnée, comme les époux à celle qu'ils se sont donnée lors de leur mariage.

Il y a déjà des centaines de pères de famille qui ont été ordonnés prêtres catholiques, en particulier dans les églises d'Orient (Egypte, Palestine, Syrie, Irak, Iran etc...) : c'est là-bas le cas de la majorité des prêtres de paroisses. En Europe, un pasteur anglican qui se convertit au catholicisme continue, au milieu des catholiques, le même ministère que chez les anglicans auparavant. Il y en a eu trois cents au temps de Jean Paul II.
Et les femmes prêtres? Il faudra d'abord franchir l'étape de l'ordination d'hommes mariés dans l'Eglise Latine. Ce sera la suite logique. Mais quand ? Je regarderai cela de là haut...

 

XIPRI ARBELBIDE