Situation nouvelle
Les nombreux messages des paroissiens qui ont appris la nomination de l’abbé Blaise Martin Makiza en Béarn montrent à la fois leur attachement à ce prêtre et leur inquiétude devant l’avenir. Cela est bien compréhensible !
Nous le savons, notre diocèse, et donc le Pays basque, subit à son tour la crise des vocations. Pour y répondre, évêques font appel à des prêtres étrangers (d’Afrique, d’Asie, de Pologne ou d’Amérique latine) pour continuer la mission et assurer la célébration des sacrements dans les communautés chrétiennes. Ainsi, depuis septembre 2019, notre paroisse était heureuse d’accueillir l’abbé Blaise Martin pour prêter main forte au curé et aux abbés Jakes Amestoy et Xipri Arbelbide, tous deux âgés de plus de 85 ans. Depuis quelques mois, l’abbé Jakes s’est retiré en maison de retraite à St. Palais et l’abbé Xipri continue de servir la paroisse avec une volonté de fer. Bravo a lui !
Cette nomination de l’abbé Blaise Martin est mal comprise dans notre paroisse, d’autant moins qu’après avoir fait tant d’efforts pour apprendre à célébrer la messe en basque, son départ vers le Béarn est ressenti comme du gaspillage et un manque d’appréciation de sa rapide intégration paroissiale. Ces compétence si bien acquises auraient été mieux reconnues et validées en servant en terre basque qui, elle aussi, comme le Béarn, connaît hélas le même manque de prêtres.
Nous voici donc devant une situation nouvelle que beaucoup redoutent. Pour ma part je ne suis pas tout à fait sans l’espoir de pouvoir compter sur un prêtre collaborateur paroissial. Espérons-le !
Mais j’ai la certitude aussi que cette mauvaise surprise doit nous encourager à regarder en face la situation concrète de nos communautés. Il est certain que, les années passant, elles ne pourront pas être aussi gâtées en prêtres qu’elles ne l’ont été jusqu’ici. Depuis longtemps les différents curés ne cessent de solliciter les fidèles laïcs pour qu’ils s’engagent au sein de leurs communautés en acceptant de prendre la part qui revient à tout baptisé pour assurer la continuité de la vie paroissiale. Et cela me donne l’occasion de remercier toutes celles et ceux qui participent déjà activement à la mission à travers les équipes liturgiques et les musiciens, l’animation des eucharisties, l’entretien et la décoration des églises, la catéchèse, la rédaction des feuilles paroissiales, la préparation au baptême, les permanences du secrétariat, la participation aux divers conseils pastoraux et économiques, ainsi qu’aux associations paroissiales ou à la préparation des kermesses. J’en oublie certainement !
L’heure vient, elle est là, où nous devons aller plus loin encore ! L’une des premières étapes sera certainement l’accompagnement du deuil et des obsèques chrétiennes. Un jour où l’autre, nous avons tous rendez-vous avec cette épreuve qui marque si profondément nos familles. Cet accompagnement si particulier n’est pas que l’affaire du prêtre, mais celle de toute la communauté. Ainsi, il nous faudra peu à peu envisager des célébrations d’obsèques sans eucharistie et sans prêtre, mais avec un temps de prière à l’église autour du défunt et de sa famille. Nous devrons aussi nous préparer à une moindre régularité des messes du dimanche dans les églises de nos relais. Sans doute aurons-nous des orientations plus précises dans les mois qui viennent ?
En nous y préparant avec sérieux et en nous donnant tous la main, aidés et soutenus par l’Esprit saint, nous continuerons de répondre avec confiance à l’invitation du Seigneur : « Allez, de toutes les nations faites des disciples ! »
p. Dominique Errecart, curé