Billet d'humeur
Plus de messe le dimanche...
Une nouvelle fois cette année, nous voilà privés de la messe du dimanche, et donc frustrés aussi de ne pouvoir nous rassembler pour prier ensemble et aussi pour échanger des nouvelles et goûter au plaisir de nous rencontrer pour partager nos joies, nos peines et nos projets.
Je ne veux pas entrer dans le débat concernant la justification ou non de cette restriction imposée par le gouvernement, parmi toutes les autres restrictions visant à empêcher la propagation du virus qui semble s’accélérer particulièrement dans notre département au cours de ces derniers jours.
Je veux surtout rappeler que l’eucharistie du dimanche est à la fois une rencontre avec le Seigneur qui se donne dans sa Parole et dans son pain de vie, pour nous associer au salut qu’il a porté dans notre monde par sa prédication, son témoignage de vie au milieu de ceux qu’il rencontrait, par sa mort sur la croix, sa résurrection et le don de son Esprit. L’Eucharistie est aussi l’occasion d’une rencontre entre nous, les fidèles. L’un ne va pas sans l’autre, et cela nous donne la force de poursuivre la mission tout au long de la semaine, en étant attentifs aux besoins des autres, pour les aider, les visiter, les écouter.
Sans opposer ces 3 dimensions eucharistiques, il est bon d’en (re)découvrir la complémentarité. Et peut-être cette période de privation ‘présentielle’ à la messe du dimanche, comme on dit aujourd’hui, nous donne l’occasion de réfléchir à notre présence aux autres chaque jour, et particulièrement aux plus humbles, aux moins favorisés, aux ‘petits’, à ceux qui, habituellement ne font pas de bruit en restant discrets pour ne pas se faire remarquer, tant ils souffrent de leur situation de solitude ou de précarité.
Heureusement, les moyens de communication nous aident à participer ‘autrement’ et tout aussi sérieusement à la messe. Ainsi une messe en basque est retransmise sur les radios basques (Gure Irratia - Irulegiko irratia*) le dimanche matin à 10h. Enregistrée à Ustaritz, nous pouvons chanter et prier en union avec les malades et les personnes âgées déjà fidèles à ces rendez-vous radiophoniques. De leur côté, les chaînes de télévision basque ou françaises proposent aussi des offices, sans compter les sites internet. On a l’embarras du choix !
Certes, rien ne peut remplacer la communion. Mais rien ne peut remplacer, non plus, ce que nous pouvons (devons) faire nous même en direct, en ‘présentiel’ auprès des personnes qui ont besoin de nous et qui, sans oser le dire peut-être, attendent un signe ou un geste de notre part.
Ne vivons pas ce temps difficile comme des frustrés, mais comme des disciples appelés à créer du neuf dans leurs habitudes souvent trop figées, et vivre véritablement l’Eucharistie !
Bon dimanche et bon (re)confinement !
Dominique Errecart, curé
* Gure Irratia FM .106,6 - Irulegiko Irratia FM 91,8 - Xiberoko botza FM 95,5.