Billet d'humeur

Billet d'humeur

Confinement

 

    L'autre jour, un SDF était assis à la porte de Monoprix, portant un pantalon à demi déchiré du style de ceux qu'exhibent ces jeunes  à la pointe de la mode. Il avait déposé son béret devant lui. J'y ai aperçu quelques pièces, rouges en grande majorité. 

    Quand deux policiers municipaux  se sont approchés

- Bonjour Monsieur.

- Bonjours Messieurs.

- Vous savez que le gouvernement a décrété le confinement et qu'il est interdit de s'installer sur l'espace public. Il faut rentrer chez vous.
- Mais Monsieur, je n'ai pas de chez moi.

    Voilà à quoi j'ai pensé quand j'ai appris que des chrétiens manifestaient devant leur église en vertu de leur droit à avoir une messe

    Ces bons chrétiens, qualité BIO, ne savaient sans doute pas que dans plus de la moitié des églises de France, il n'y pas de messe le dimanche. Heureux sont-ils quand ils en ont une tous les quinze jours. Quand ce n'est pas une par mois ou par trimestre; à moins que ce ne soit réservé aux enterrements, à condition que ceux-ci ne soient pas pris en charge par les laîcs.

    Même au Pays Basque il y a des églises où l'on ne voit plus de rassemblement communautaire si ce n'est épisodiquement. 

    A côté il y a donc ceux qui trouvent inadmissible, même pour une question de vie et de mort, d'être privés de "leur messe". Je me demande s'ils écoutent les passages de l'Evangile que l'on proclame au cours de ces messes auxquelles ils seraient si fidèles. Il me semble qu'il y est question quelque part de partage et de regard sur l'autre.

    On m'a eu rétorqué qu'il n'y aurait pas grand monde dans certaines églises. C'est toujours dans le même évangile que j'ai lu : "Là ou deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu d'eux."

    Il se trouve  qu'à la première messe il n'étaient que onze autour de lui .

 

Xipri Arbelbide