Angélus

Angélus

Après avoir célébré la messe lors de la Journée mondiale des pauvres, le Saint-Père a distribué, comme le veut la tradition dominicale, la prière de l’Angélus depuis la fenêtre des appartements pontificaux. Il a invité à sortir de la logique de l'indifférence pour utiliser les dons qui nous ont été donnés au service des pauvres.

 

Pour l’avant-dernier dimanche de l’année liturgique, l’évêque de Rome a commenté la parabole des talents  (cf. Mt 25, 14-30). Celle d’un homme riche qui part en voyage et confie ses biens à trois serviteurs. Au premier, il confie cinq talents, au second deux, et un au troisième. Une répartition qui se fait «à chacun selon sa capacité» (v. 15). «C'est ce que le Seigneur fait avec nous tous : il nous connaît bien, il sait que nous ne sommes pas les mêmes et ne veut privilégier personne au détriment des autres, mais confie à chacun un capital à la mesure de ses capacités», a commenté François. 

Tandis que le maître est absent, les deux premiers serviteurs travaillent beaucoup et font doubler ce qui leur est confié. En revanche, le troisième serviteur cache son talent dans un trou, à l’abri des voleurs, pour éviter le risque, et il laisse ainsi, sans le rentabiliser. À son retour, le maître récompense les deux premiers serviteurs qui ont fait fructifier leurs talents. Le troisième, cependant, se rendant compte qu'il est fautif, commence immédiatement à se justifier en disant : «Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.» (vv. 24-25).

«Il défend sa paresse en accusant son maître d'être "dur"», a estimé François, alors le maître lui fait des reproches : il le traite de serviteur «méchant et paresseux» (v. 26) ; il lui fait enlever son talent et le fait jeter hors de sa maison. «C'est une habitude que nous avons nous aussi: nous nous défendons, souvent, en accusant les autres. Mais ils ne sont pas à blâmer: la faute est la nôtre, le défaut est le nôtre», a commenté le Saint-Père. 

Cette parabole s’applique à tous, a continué François, mais comme toujours, surtout aux chrétiens. Puis, sortant de son texte, il a tenu à avoir des mots pour les pauvres, «aujourd'hui est le jour des pauvres, où l'Église nous dit, aux chrétiens : "Tends ta main aux pauvres. Tendez la main aux pauvres. Vous n'êtes pas seul dans la vie: il y a des gens qui ont besoin de vous. Ne soyez pas égoïstes: tendez la main aux pauvres »».

Dans nos villes, des pauvres souffrent de famine a continué le Saint-Père, toujours en dehors de son texte.  «Utilisez ce que Dieu vous a donné et regardez les pauvres : regardez. Ils sont nombreux. Même dans nos villes, au centre de notre ville: il y en a beaucoup. Faites le bien !», car «Nous pensons parfois qu'être chrétien, ce n'est pas faire le mal. Et ne pas faire le mal, c'est bien. Mais ne pas faire le bien n'est pas bien.» François nous exhorte donc à sortir de cette logique d'indifférence, car «les pauvres sont là, et nous regardons ailleurs», «Tendez la main aux pauvres : c'est le Christ».

«La Vierge Marie a reçu Jésus lui-même de Dieu, mais elle ne l'a pas gardé pour elle, elle l'a donné au monde, à son peuple. C'est d'elle que nous apprenons la crainte du Seigneur, et non la peur. Nous apprenons avant tout l'amour bienveillant, à nous mettre au service les uns des autres. Pour que le Seigneur, à son retour, nous trouve ainsi, engagés à faire fructifier ses dons.», a conclu le Saint-Père.