Billet d'humeur
Eucharistie, source de joie, de communion… et d’engagement
Moment de crise sanitaire, la foi devant ou avant la loi, liberté religieuse, liberté d’expression... En cette nouvelle situation de confinement, et dans l'impossibilité actuelle de se rassembler et en particulier de pouvoir participer à la messe dominicale, nous avons assisté ces jours-ci à plusieurs manifestations ‘’en faveur du rétablissement de la messe’’ précédées ou suivies – de maints commentaires et prises de position à la télévision, à la radio et surtout dans la presse écrite… deux camps se sont affrontés, les pro-eucharistie, pourrait-on dire et ceux qui jugent qu’il faut respecter les règles sanitaires établies par les autorités compétentes et tout le cortège de restrictions qui vont avec… faisant donc preuve de patience…
Le premier confinement m’a appris ou mieux m’a aidé à comprendre la présence vivifiante du Christ qui a dit, à la femme Samaritaine, dans Jean 4, 21.23-24 : Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables adorateurs adoreront le Père dans l'esprit et la vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c'est dans l'esprit et la vérité qu'ils doivent adorer.
Au-delà de toutes les considérations que nous pouvons imaginer – qu’elles soient spirituelles, théologiques, humaines…. – n’oublions jamais que la messe (et donc l’Eucharistie) est un sacrement, c’est-à-dire un signe qui réalise ce qu’il signifie. A cet effet, ce signe ne peut pas ne pas nous engager, c’est-à-dire nous pousser à initier en nous et autour de nous, des modes de présence de notre Seigneur, de par notre engagement ecclésial. Ainsi, l'Esprit Saint nous accompagne dans l'accueil priant de la Parole de Dieu et dans ce Sacrement de l’Eucharistie reçue au cours de la messe.
A cet effet, il serait dérisoire de croire que c’est le nombre de messes ou encore la quantité d’hosties ingurgitées qui feraient de nous de véritables chrétiens, si seulement notre engagement ne nous précède pas… Ici on peut le dire haut et fort qu’il est faux de prétendre que l’Eucharistie épuise les moyens par lesquels un chrétien partage la vie du Christ.
Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux… Où sont amour et charité Dieu est présent… Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps… Oui l’Eucharistie fait l’Eglise, elle fait notre unité… mais cette unité est réellement visible lorsque nous la traduisons en acte. Cela ne sert à rien d’aller manifester devant les cathédrales, d’être exigeants envers les autres, si nous sommes incapables de rendre visite aux malades, d’être vigilants, de veiller les uns sur les autres, de prendre réellement notre place dans notre communauté paroissiale (animation liturgique, chorale, obsèques…) par l’engagement, par exemple…
Oui nous avons réellement besoin de cet esprit d’engagement et de d’audace…
p. Blaise-Martin Makiza