Ce vaccin... quelle histoire !
Pas un jour ne passe sans que les informations télévisées nous abreuvent de reportages et de commentaires sur le fameux vaccin qui pourrait enfin mettre à mal le virus qui nous gâche la vie depuis près d’un an déjà ! Mais quelle affaire, depuis que les laboratoires du monde entier se sont mis à le chercher. Jamais il n’y a eu jusqu’ici pareille solidarité scientifique pour trouver une solution urgente à la pandémie qui a cristallisé toutes les appréhensions de nos contemporains. La communauté scientifique encouragée par les responsables des états s’est focalisée dans l’étude de ce virus dangereux et rapide pour le mettre hors d’état de nuire, ou du moins pour ralentir sa course folle. On peut s’en féliciter en se disant que lorsqu’on veut, on peut ! Peut-on rêver qu’il en soit ainsi dorénavant pour nombre de maladies comme le cancer ou le diabète, dont les mâchoires ciselées continuent de mordre quel que soit l’âge de leurs cibles. Les chercheurs de la planète ont de beaux jours devant eux ! Gardons l’espoir et soutenons-les !
Et que dire du débat qui s’est instauré dès l’annonce des premiers succès des laboratoires. En France, on a vu une majorité des personnes interrogées sur leurs intentions annoncer haut et fort qu’ils n’acceptaient pas ce nouveau traitement. Les raisons étaient, peut-être, hautement réfléchies et basées sur des arguments scientifiques !!! Mais j’en doute fort ! Car dans notre pays, la première réaction est très souvent le refus. Reconnaissons-le, quel que soit la proposition et l’amorce d’une solution, chacun y va de ses thèses, avec l’assurance des spécialistes... comme si nous avions, en France 60 millions de savants. Une telle méfiance, pour ne pas dire un tel esprit de contradiction, ne se fondent-ils pas dans la suffisance qui nous caractérise à tout propos ? D’une part, nous pensons en savoir plus que les autres et d’autre art, nous refusons systématiquement la parole des connaisseurs. Les spécialistes, nous en avons horreur car chacun s’estime aussi spécialiste qu’eux ! On savait déjà que lors des matches de foot ou de rugby il y avait autant d’arbitres que de spectateurs. Voici maintenant que nous avons autant de scientifiques que de commentateurs. Et chacun y va de son refrain... « Moi je ne veux pas me faire vacciner parce que...» Je vous épargne la suite de peur d’être ridicule !
Et voici qu’aux dernières nouvelles, la courbe des résistants et des allergiques au vaccin s’inverse peu à peu... Commencerait-on à raisonner plus sereinement ? Je veux le croire, tout en me disant qu’en France, il ne faut pas trop se fier à la première réaction qui est toujours de dire NON. Et puis, chemin faisant, on finit par accepter la proposition qui, peut-être, nous tirera d’affaire. Tous les parents ont remarqué que l’un des signes de la croissance normale de leur enfant est de l’entendre dire non à tout. C’est une étape importante dans l’évolution de son autonomie. Il en est sans doute ainsi dans notre société qui commence par dire systématiquement NON et qui, peu à peu, accepte de dire OUI...
Alors toute cette affaire du vaccin qu’on ne veut pas et qu’on finit par accepter, n’est-elle pas sur le même registre ? Je veux le croire en écoutant tous les rouspéteurs qui, aujourd’hui, se plaignent parce qu’on ne va pas assez vite et parce qu’il n’y a pas assez de vaccins... Allez comprendre !!! Quoi qu’il en soit, gardons le moral ! Et que l’Esprit du Seigneur nous y aide !
p. Dominique Errecart , curé